Variété
des systèmes géodésiques et imprécision des données
cartographiques :
L'avènement
des systèmes de radionavigation, et plus particulièrement le système
GPS, a rendu le problème des différents systèmes géodésiques
plus actuel. Pour bien comprendre le danger réel que présente
l'emploi sans précaution du GPS, plus particulièrement appliqué
à la navigation maritime, un rapide éclaircissement sur les systèmes
géodésiques est nécessaire.
La surface topographique de la terre solide, que nous foulons tous les jours,
comporte des montagnes, des vallées et des fonds océaniques. Cette
surface particulièrement complexe n'est évidemment pas susceptible
d'une définition mathématique, mais un ellipsoïde de révolution,
aplati aux pôles, constitue une première approximation très
grossière de la surface topographique. Les plus hautes montagnes s'élèvent
à prés de 9000 m, au dessus de l'ellipsoïde et les grandes
fosses océaniques s'en écartent dans l'autre sens de plus de 11000
m.
Le géoïde est une troisième surface prise en compte pour
l'étude de la terre. Il s'agit de la surface équipotentielle du
champ de gravité terrestre qui coïncide avec le niveau moyen des
mers supposées au repos. Cette surface est en tout point perpendiculaire
à la direction indiquée par un fil à plomb ( verticale
du lieu).
Tout en étant
nettement plus lisse que la surface topographique, le géoïde présente
des creux et des bosses liés à l'inégale distribution des
masses de la terre. Mais l'écart de ces creux et de ces bosses par rapport
à un ellipsoïde de référence reste cependant modeste
et ne dépasse guère une centaine de mètres dans un sens
ou dans l'autre.

( le géoïde terrestre )
Les mesures géodésiques terrestres classiques se font exclusivement
à la surface de la terre. La référence en chaque point
de mesure étant la verticale du lieu, ces mesures se font par rapport
au géoïde.
Pour définir un système géodésique dans un pays,
on met en place un ellipsoïde de référence qui épouse
au mieux sur l'ensemble du pays la forme locale du géoïde ( en France,
c'est la NTF ; la Nouvelle Triangulation de la France.)
Il existe des systèmes géodésiques couvrant tout un continent.
Ainsi ont étés définis, par exemple, le système
géodésique européen ED 50 ou le système géodésique
nord-américain NAD 83.
Cependant, les ellipsoïdes de référence relatifs aux systèmes
géodésiques européen et français ont des centres
distincts et des dimensions différentes. Un point donné aura donc
des positions différentes selon que l'on se réfère à
l'un ou l'autre de ces ellipsoïdes. Mais on est en mesure cependant d'établir
des formules de correspondances entre les deux jeux de coordonnées de
tout point. Les mesures géodésiques classiques se déroulaient
auparavant exclusivement à la surface de la terre, de sorte que deux
îles, une île et un continent ou deux continents qui ne sont pas
à portée visuelle l'un de l'autre ne sont pas rattachés
géodésiquement entre eux. Ainsi le système NAD 32 et le
système ED 50 sont totalement indépendant l'un de l'autre.
L'invention du GPS a précipité la création d'un système
géodésique mondial. L'ellipsoïde de référence
est alors unique et est centré au centre de gravité des masses
de la terre. Ce système géodésique mondial est appelé
WGS
84*. La principale tâche des géodésiens
qui reste encore inachevée, et d'établir la correspondance point
par point entre le système WGS 84, et les différents systèmes
géodésiques régionaux.
Le GPS donne à tout moment la position absolue du récepteur rapportée
au système géodésique mondial WGS 84. Mais pour le moment,
pour s'intéresser à la navigation maritime, très peu de
cartes marines se réfèrent au système WGS 84, or l'écart
entre le système géodésique auquel et rapportée
une carte et le système WGS 84 peut être considérable. Ainsi
l'écart entre le système WGS 84 et le système européen
ED 50, auquel sont rapportées toutes les cartes de côtes métropolitaines
de la France est de l'ordre de 150 m. Le chiffre le plus déroutant est
obtenu sur les cartes de la réunion qui se réfèrent au
système IGN 47, dont l'écart moyen par rapport au système
mondial est de 1500 m !
Ceci peut donc grandement nuire à la confiance à apporter en un
point GPS. Même si la précision donnée par le GPS est très
bonne comme dans le cas d'une mesure par DGPS, il ne faut pas pour autant reporter
une position aveuglément sur la carte, car comme les écarts signalés
précédemment le laissent présager, de mauvaises surprises
pourraient être au rendez-vous. La plupart des cartes possèdent
des instructions nécéssaires à la correction de la position
pour l'adapter au système géodésique de la carte, mais
ces instructions ne sont pas encore généralisées.
La couverture mondiale du système GPS, qui semblait être sa principale
force ainsi que sa précision, sont aussi ses faiblesses, car en dressant
un système de positionnement mondial il a aussi fallu définir
un système géodésique mondial nécéssaire
à l'exploitation des données issues du GPS, et ce système
divergeant considérablement des systèmes géodésiques
locaux induit de très grosses erreurs de positionnement nuisant grandement
à la précision du GPS. Le GPS, se révèlera donc
effectivement, être de grande précision, quand tout les corrections
à apporter aux systèmes géodésiques locaux auront
été définies. A partir de ce moment le positionnement GPS
sera réellement universel et d'une fiabilité acceptable. De plus,
une fois les corrections apportées, le GPS restera dans bien des cas
( DGPS, mesure de pahse ) plus précis que le système cartographique,
ce qui se révèle être une limite difficilement surmontable,
indépendante des capacités du système GPS.
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