Le principe du positionnement absolu * :

Le positionnement par satellite obéit au principe de triangulation. Grâce à l'horloge atomique que possède chaque satellite, les ondes radio émises sur L1 et L2 émettent à des instants connus, des signaux codés selon des fréquences pseudo-aléatoires. Le signal va se propager ensuite vers le sol, c'est alors que le récepteur va le capter. Afin qu'un récepteur puisse reconnaître le satellite observé, chaque satellite transmet un code PRN* qui lui est propre. Une réplique de la séquence du code du satellite est générée par le récepteur en même temps que le satellite. Le décalage que doit subir la réplique afin de coïncider avec le code reçu correspond au temps de propagation, pris par le signal, pour parcourir la distance satellite-récepteur. Cette différence de temps multipliée par la vitesse de la lumière dans le vide (environ 300 000 km/s) donne une mesure de distance appelée pseudo-distance ( nous verrons pourquoi plus tard ).

Les taits bleus correspondent à la réplique du signal du satellite générée par le récepteur. Le signal rouge correspond au signal émis par le satellite et reçu par le récepteur. Comme il faut un cetrain temps à l'onde radio pour parvenir au récepteur, sans appliquer de retard au signal reçu par le récepteur, les signaux du satellite recus et ceux générés par le récepteur ne se superposent pas. Il faut donc chercher le décalage pour lequel il y a correllation entre les deux signaux, ici il y a correlation pour un décalage de 5, ce qui correspond en fait à un laps de temps ou retard, c'est à dire au temps mis par l'onde pour parvenir au récepteur. En multipliant ce retard par la célérité de l'onde, on obtient la distance satellite-récepteur.

Plus simplement on peut observer le décalage suivant entre le signal généré par le satellite et ce lui reçu par le récepteur , le retard ici observé est de delta t :

 

Une seule distance n'est pas suffisante pour déterminer un point, il faut donc théoriquement, comme dans le principe d'une triangulation, réaliser la même opération avec deux autres satellites, portant à trois le nombre de pseudo-distances. Nous avons donc maintenant trois "pseudo-distances", qui sont inexploitables si nous ignorons les coordonnées de chaque satellite. Or, le signal émis par chaque satellite contient un code propre à celui ci, le récepteur possède les éphémérides des différents satellites et peut donc obtenir coordonnées de celui-ci au moment de l'émmission du signal avec une précision de 5 cm. Il ne reste donc plus qu'à tacer trois sphères dont les centres sont chacun des satellites, de rayon la "pseudo-distance" séparant le satellite du récepteur, puis de relever les coordonnées de leur point d'intersection commun, c'est la position du récepteur.

illustration :

 

S1 (x, y, z) coordonnées du satellite S1 # S2 (x', y', z') coordonnés du satellite S2 # S3 (x'',y'',z'') coordonnées du satellite S3

D1, distance S1/récepteur # D2, distance S2/récepteur # D3, distance S3/récepteur

Récepteur : intersections des sphères de centres S1, S2, S3, et respectivement de rayon D1, D2, D3.

Cependant, ce modèle appliqué au GPS ne permet pas d'obtenir un point dans un repère en trois dimensions mais seulement une zone assez vaste, contenant le récepteur. En effet, les horloges codant le signal au niveau du satellite, sont des horloges atomiques de trés grande précision, toutes synchronisées entre elles par les stations de contrôle au sol, et par conséquent leur dérive n'est que de 10^(-13) secondes par jour. Il en est tout autrement pour le récepteur, pour des questions de coûts et de technologie, il est impossible de doter un récepteur d'une horloge atomique, les horloges utilisées sont donc moins précises, et leur qualité varie en fonction du modèle employé. Il en résulte que les satellites et le récepteur ne sont pas parfaitement synchronisés entre eux. Donc, dans chaque mesure de temps, par la méthode expliquée précédemment, il réside une erreur infime, mais qui multipliée par la vitesse de la lumière (pour obtenir la distance), s'amplifie considérablement. C'est pourquoi le trajet séparant un satellite d'un récepteur est appelé "pseudo-distance" et non distance, car il n'est en fait qu'une approximation de la distance réelle. L'astuce à laquelle ont eut recours les concepteurs du système, a été de réaliser la mesure de positionnement, non pas avec 3 satellites comme dans une triangulation classique, mais avec 4 satellites, obtenant ainsi à coup sûr et malgré les erreurs seulement un point.

Pour obtenir les coordonnées cartographiques du récepteur, on dispose d'un système d'équations à 4 inconnues.

( X1 - Ux )² + ( Y1- Uy )² + ( Z1- Uz)² = ( D1- dB )²

( X2 - Ux )² + ( Y2- Uy )² + ( Z2- Uz)² = ( D2- dB )²

( X3 - Ux )² + ( Y3- Uy )² + ( Z3- Uz)² = ( D3- dB )²

( X4 - Ux )² + ( Y4- Uy )² + ( Z4- Uz)² = ( D4- dB )²

X,Y,Z représentent les coordonnées connues des satellites grâce aux éphémérides ( ici respectivement les satellites 1, 2, 3, 4 )

Ux, Uy, Uz, sont les coordonnées recherchées du récepteur.

( D- dB ) correspond à la pseudo - distance calculée, où D est la distance réelle et dB les erreurs dues au système de positionnement.

Connaissant toutes les variables sauf les coordonnées du récepteur, ont peut déterminer ces dernières sans difficulté en résolvant le système d'équations. Le récepteur les traduit alors en latitude et longitude ; l'utilisateur n'a plus qu'à les reporter sur une carte.

Latitude et longitude :

La latitude permet de se repérer en terme de nord ou de sud , elle s'exprime en degré et correspond à l'angle que forme la droite joignant le centre de la Terre au point à positionner avec le plan de l'équateur. Elle varie entre 90° Nord et 90° Sud.

La longitude permet de se reprérer en terme d'est ou d'ouest ( avec comme référence le méridien de Greenwich ) ; elle s'exprime également en degré et correspond à l'angle que forme le méridien sur lequel se trouve le lieu avec le méridien de Greenwich. Elle varie entre 180° Ouest et 180° Est.

Petite application :

Le GPS donne les coordonnées du récepteur en longitude et latitude. L'affichage du récepteur se fait sous la forme de degrés et minutes d'arc. Exemple N 51°02.327' est une latitude puisque précédée de N pour Nord ; 51 sont les degrés; 02.327 sont les minutes : 2 minutes et 327 millièmes de minute. Ce ne sont pas des minutes et des secondes... Pour la navigation il faut tenir compte de ces millièmes : Dans ce cas, il valent 600 mètres:
1 minute de latitude correspond à un mille, soit 1852 mètres. 327 millièmes font donc 1,852 x 327 soit: 605,6 mètres.
E 002°22.226' indique une longitude (puisque précédée par E: Est ou W pour Ouest): 2 degrés, 22,226 minutes de longitude Est.

Mesure de la vitesse :


Le système GPS permet également de mesurer la vitesse à laquelle se déplace l'utilisateur. Cette évaluation se fait par mesure Doppler sur le signal provenant d'un satellite GPS. En effet, le signal perçu par le récepteur GPS n'a pas exactement la même fréquence que lorsqu'il est généré par le satellite. Suivant le principe Doppler, le rapport des fréquences est fonction des positions et des vitesses relatives du satellite et de l'utilisateur. En outre, cette mesure permet de détecter et de corriger les sauts de phase potentiellement présents dans les mesures de phase ( voir partie II, les autres méthodes de positionnement, la mesure de phase ).

( lien vers la partie II : les autres méthodes de positionnement )